En Marge Mémoires de Jim Harrison
Rédigé le 17 mars 2021 ~ Coup de coeur Inside !
Premières phrases du livre
Quand, je me sens vulnérable, j’aime prendre ma voiture et partir vers une ville lointaine, distante d’au moins quelques centaines de kilomètres des trois modestes lieux où vit ma famille ; là, j’aime descendre dans un motel banal et quelque peu déprimant en ayant l’agréable conviction que je ne connaîtrai pas âme qui vive dans l’annuaire téléphonique local. Et que mon propre téléphone ne sonnera pas, sinon en cas de malheur, car mon épouse sait très bien pourquoi j’affectionne ces chambres anonymes.
Pourquoi ce livre :
Depuis quelques mois je (re)lis l’intégralité des romans de Jim Harrison, j’essaie de le faire dans l’ordre de parution, et au gréé des nouvelles rééditions de chez 10/18 qui sont agrémentées de chouette et pertinente préface de François Busnel. Aujourd’hui, c’est les mémoires de Big Jim que je vais vous présenter à quelques jours du cinquième anniversaire de sa mort. Une mention spéciale pour cette sublime couverture <3
Dans cette luxuriante autobiographie, Jim Harrison commence par le récit de son enfance. Mais plutôt que d’en distiller les détails, le grand romancier américain en retient surtout les images intenses, celles imprégnées de nourritures délicieuses, de feuilles fraîches et de bruits de rivière, car seule » la sensualité marque la mémoire « . Dès lors, l’écriture déroule un formidable et gargantuesque appétit pour la vie, mais aussi une mélancolie profonde dont Jim Harrison, comme tout hédoniste, n’est pas exempt. Mais le plus extraordinaire est encore dans cette folle déclaration d’amour adressée à la littérature. En marge, dans le fond, n’est traversé que par un seul récit celui d’une vie vouée à l’écriture.
L’année dernière, je me suis mise au défi de relire tous les livres de ce bon vieux Jim que j’admire énormément. Et pour bien cerner le personnage quoi de mieux que ses mémoires, et bien m’en a pris, car j’ai découvert un Jim Harrison touchant, sensible, poète. J’ai appris à connaître le petit Jim qui perd un œil bêtement à 7 ans, un Jim très touché par la perte de son père et sa sœur, un Jim dépressif. Quelqu’un qui, avant d’être le célèbre écrivain que l’on connait, se battait pour survivre de sa poésie, pour sa femme et ses 2 filles.
Cela ne surprendra personne (du moins pas moi) mais Jim est quelqu’un de solitaire, amoureux de la nature, il aime s’isoler dans sa cabane du Nord Michigan pour nous écrire ses romans.
Dans ces mémoires, on retrouve nombre de ses potes, et de mes auteurs préférés, dont Rick Baas, Doug Peacock, Jim Fergus, et surtout son très grand ami de toujours Thomas McGuanne. Jim m’a énormément donné envie de découvrir ce dernier et son Montana.
J’adore quand un écrivain parle d’autres écrivains, d’autant plus quand je connais ceux-ci. J’ai l’impression d’être un peu en famille.
Note à moi même : il faut absolument, mais absolument que je lise Thomas McGuanne, surtout que j’ai pas mal de ses romans dans ma Pal!
Une petite anecdote de ce livre m’a bien fait rire : Jim Harrison venait régulièrement à St Malo pour le Festival des étonnants voyageurs, il écrit qu’il aimait se promener sur la plage pour y contempler l’océan Atlantique… No comment 😉 .
C’est d’ailleurs lors de ce même festival que j’ai pu rencontrer, Jim Fergus, Davis Vann, Pete Fromm, Bruce Machart grâce aux éditions Gallmeister ou encore David Lefevre, Marc Alaux et Émeric Fisset de chez Transboréal, J’espérais un jour pouvoir y rencontrer Big Jim 🙁
Jim aimait la bonne bouffe et le bon vin français. Il venait d’ailleurs souvent dans le sud de la France et aimait particulièrement les villes d’Arles et Marseille (encore un point commun).
Les 450 pages de ce livre ont défilé à l’allure d’un torrent en furie (pour rester dans le thème). Je suis ravie d’avoir fait plus ample connaissance avec lui avant de découvrir plus profondément son œuvre. Cette lecture a été un véritable coup de cœur et confirme mon coup de foudre littéraire pour l’auteur.
Je vous recommande donc chaudement cet ouvrage si vous aimez Jim Harrison ou souhaitez le découvrir.
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En Marge Mémoires de Jim Harrison est publié dans la catégorie Lectures d’Amérique du Nord avec le(s) Thème(s) : coup de coeur, Nature Writing
Deux de mes prochaines lectures seront d’ailleurs « A la cadence de l’herbe « de McGuanne et « Espaces sauvages » de Jim Fergus.
Mince, je n’ai ni l’un ni l’autre. Pourtant des McGuane, auteur trop méconnu par ici, mais grand pote de Big Jim, j’en ai quelques uns…
Toujours est-il que ce ‘En Marge’, je ne l’ai pas lu non plus… Mais lire Big Jim est un tel plaisir, par moment si jubilatoire, que j’espace ces livres.
C’est vrai que McGuanne n’est pas super connue par ici, je l’ai d’ailleurs connu dans ton ranch !à présent j’ai hâte de le découvrir.
J’ai l’impression de l’avoir lu, celui là, mais ça pourrait se relire… ^_^
En tout cas j’ai lu Espaces sauvages de Fergus, c’est sûr!
Tu peux le relire sans pb je le ferai surement un jour aussi Je vais voir ton avis sur le Fergus 🙂
Dans cette autobiographie, le plaisir de lecture du style de Jim Harrison est présent à chaque page, c’est un régal !
Exactement, un délice cette autobiographie ! A lire absolument
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