Là où je continuerai d’être de Linda Bortoletto

Premières phrases:

Pourquoi avais-je perdu tout ce temps ? Au lieu de lui parler, je m’étais enfermée dans un moule que j’avais moi-même forgé. Idiote. […] À quoi pensais-tu ? Au travail ? À l’ argent ? À l’ apparence ? Faire bonne figure en société ? Un beau couple, une belle carrière. Une belle coquille vide de sens et de sentiments.

Pourquoi ce livre :
Parce que c’est le récit d’une femme qui a la force de plaquer sa vie pour partir accomplir ses rêves, que l’histoire se déroule dans les immensités sauvages de Sibérie et d’Alaska.
Ce livre m’a été envoyé par les éditions Le Passeur, que je remercie énormément pour cette découverte.

Mon avis:

Linda 27 ans, un gentil mari, un poste au ministère des Finances a tout – sur le papier – pour être heureuse. Le décès de son père sera pour elle un électro-choc. Elle en a plus que marre de la vie pépère dans laquelle elle s’est enfermée, ce n’est pas sa vie qu’elle est en train de vivre, il faut que tout cela change.
Elle quitte dans un premier temps son mari, mais cela ne remédie pas à son mal-être intérieur. Elle finit par tomber dangereusement dans l’alcoolisme. Il faut qu’elle parte, longtemps, loin…

Le Kamtchatka avec ses étendues sauvages et ses éleveurs de rennes nomades s’impose à elle. Elle ira donc marcher avec eux jusqu’au détroit de Béring puis elle continuera sa route vers l’Alaska.
Ce livre est le récit d’une renaissance.

Dans sa première moitié, les chapitres alternent entre sa vie en France et le récit de son voyage. La construction est intelligente puisqu’elle nous permet de bien cerner l’auteur et le pourquoi elle en est arrivée à ce stade de non-retour. Dans les chapitres se situant en Sibérie on la sent revivre.

C’est un récit touchant et émouvant qui pousse à la réflexion. Êtes vous bien dans votre vie ? Voyez-vous suffisamment vos proches ? Leur consacrez-vous assez de temps ? Ne la laissez pas filer entre vos doigts.

La description des paysages est juste sublime. Ses rencontres et échanges avec les peuples nomades forcent l’admiration. Il est certain que c’est à cet endroit qu’elle doit être.

Je me suis – sur de nombreux points – identifiée à l’auteur, moi qui ai toujours des envies d’ailleurs, mon vélo et ses sacoches m’ont drôlement titillée pendant ma lecture. Le style d’écriture de Linda Bortoletto est fluide et immersif — je ne sais pas si on peut dire cela d’une écriture —, mais j’ai été transportée au Kamtchatka puis en Alaska pendant toute ma lecture. J’ai lu ce livre d’une traître,  en apnée.

Après ma lecture, je trouve que le titre de ce récit est parfaitement choisi, et que dire de la sublime photo de couverture….

C’est un magnifique livre, mon plus gros coup de cœur de l’année 2016.

Un livre que je vais lire et relire, et je vous recommande très fortement d’en faire de même.

Intervieuw de l’auteur

Linda vient de commencer une nouvelle aventure dans les montagnes sacrées du Tibet oriental : 3000km à pied et à vélo à la rencontre des pèlerins. J’ai hâte de lire sa nouvelle aventure.