Hautes solitudes sur les traces des transhumants – Anne Vallaeys
Rédigé le 20 juin 2017
Premières Phrases
À la descente du car, pas un chat, hormis trois voyageurs, des vrais, futals, gilets Hemingways, feutres Crocodile Dundee, sac à l’épaule. Nous avons partagé le compartiment des broussards depuis Paris. Leurs conversations étaient emmaillées de treks, cachalots, éléphants de mer, pêche à mouche, crabe à pinces bleues.
Pourquoi ce livre
Étant adepte moi-même de grande randonnée, j’avais repéré ce livre (grâce à sa très jolie couverture) d’Anne Vallaeys dans les rayons de la Fnac de Marseille, où justement je passais 15 jours à randonner dans les calanques. Ne voulant pas me charger, j’ai noté ce livre dans ma wish-list et à mon retour, Babelio le proposait dans sa masse Critique, j’ai donc postulé et été sélectionnée ! Youhou…
Résumé
"Des heures durant, tel l’explorateur de salon penché sur sa mappemonde, j’ai consulté les cartes d’état-major, m’efforçant de décrypter l’improbable tissage de courbes, de maillages, de treillis hachurés. Parcourant de l’index les anciens lits du Rhône, rive gauche, rive droite, je me suis égarée dans les canyons du Verdon, faufilée dans les méandres d’Asse et de Bléone, estimant la taille des sommets, les cols d’altitude… L’inévitable s’imposa : il fallait confronter mes lectures et mes observations géographiques de bric et de broc aux modèles réels, au dessin des paysages. Ressentir la trace sous les pas, éprouver la terre à mes pieds, la caresser des yeux, pour de vrai. Donner forme, réalité, épaisseur et continuité à la Grande transhumance, cette épopée "fille des montagnes". Lever l’ancre, hisser la voile. Simplement. Marcher aussi loin que possible, au rythme des heures puisqu’ici les kilomètres n’ont aucun sens. Emprunter un fil de crête, quand, d’un hasard l’autre, les éléments basculent, quand l’équilibre, le ciel l’imposent. Alpes, nourrices des Provences. Savourer cette orgie de lieux-dits, de mythes et de légendes. Puis, le reste, tout le reste. Teintes, couleurs, l’eau, l’air, les arbres", Anne Vallaeys.
Anne et Marie vont emprunter l’itinéraire du Routo, ce chemin utilisé dans l’ancien temps par les transhumants, ces bergers qui mènent les brebis dans les alpages.
Entre GR et autres sentiers, grâce à un itinéraire tracé par un ami qui connait bien la route et l’histoire des transhumants, elles avancent kilomètre après kilomètre, dénivelé après dénivelé dans des paysages magnifiques, sac au dos.
Hautes solitudes, sur les traces des transhumants fut pourtant pour moi, une lecture en demi-teinte. Je n’ai pas réussi à me passionner pour la randonnée d’Anne et Marie, décrite trop succinctement à mon goût.
En fait, ce qui m’a gênée, c’est que cette randonnée, elles la "subissent", marchent le nombre de km qu’on leur a imposé pour l’étape, dorment où on leur dit de dormir, mais là c’est la passionnée de rando qui parle, car pour moi préparer une rando, c’est presque aussi important que de la faire.
En revanche, j’ai beaucoup apprécié les rencontres qu’elles ont faites, les bergers croisés en chemin ou lors de leur gîte du soir.
C’est un livre très intéressant pour découvrir la vie des bergers d’autrefois, mais aussi pour comprendre les difficultés auxquelles ils font face de nos jours ( comme la gestion de la cohabitation avec le loup, par exemple).
L’écriture d’Anne Vallaeys est dense, il faut prendre son temps pour apprécier ce livre. La description des paysages faite par l’auteure est délicieuse.
Je l’aurais juste voulu un peu plus tournée vers la randonnée en elle-même, c’est ce que j’attendais du récit, en fait, d’où ma petite déception.
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