La maison sur l’herbe amère de Beaudour Allala
Rédigé le 2 novembre 2020 ~ Coup de coeur Inside !
Premières phrases du livre :
Deux images me restent de mon père. La première le montre, dessiné sur un papier A4, coloré de gouache scolaire, avec une tête de chien et sa salopette de fermier. C’est ma petite sœur Lena qui a fait le dessin. Elle nous y a également représentées, toutes les trois, telle boucle d’or reproduite en trois tailles différentes, les cheveux peints en jaunes : Roxane l’aînée, moi la cadette et elle-même, la plus petite d’entre nous, placées entre mon père et ma mère grise. Lena a dû oublier de colorier ma mère qui semble disparaître sous un fin crayon de papier. Quant à Alban, notre chien, Lena l’a dessiné sans tête… quelques gouttes de rouge sur le cou.
Pourquoi ce livre :
Ce livre est tout simplement venu à moi ! Alors que je n’accepte que très rarement de recevoir des livres pour lesquels on me sollicite, je n’ai pas hésité une seconde à accepter ce petit livre de Beaudour Allala. Habitant, moi-même, une commune rurale de Bretagne, et étant entouré de ferme, il est évident que le sujet dont traite ce roman me parle énormément. Je remercie donc infiniment l’auteure de m’avoir envoyé cette petite pépite qui m’a retourné le cœur !
Vue de Google Maps, la maison d’Annaëlle aurait pu ressembler à la petite maison dans la prairie avec ses verts pâturages et ses collines environnantes. Et, comble de la coïncidence, la famille qui y demeure, compte bien le père fermier, son épouse, leurs trois filles et leur chien. Seulement lorsqu’on frappe à la porte de ces « sans bonheur », on y découvre une tout autre histoire…
Alors là, quelle lecture ! La maison sur l’herbe amère de Beaudour Allala est un livre complètement addictif et percutant dont la fin nous offre une claque magistrale !
L’histoire d’Annaëlle et sa famille est criante de vérité et malheureusement dans l’air du temps. Elle dépeint avec brio le mal-être de plus en plus fréquent des agriculteurs qui n’arrivent pas à vivre de leur exploitation, qui croule sous les dettes et qui pousse certains à commettre des actes irréparables.
Le père d’Annaëlle, la narratrice, est suspecté de polluer la rivière du village avec le lisier de son élevage de porcs alors que sa porcherie est aux normes. Il a en plus les huissiers aux fesses pour ses nombreuses dettes, et la faillite guette l’exploitation. Petit à petit, il tombe en dépressions et ne déloge plus du canapé du salon et de devant la télévision, laissant sa femme et ses filles se débrouiller comme elles le peuvent avec la porcherie.
La jeune fille adore son père et prend toujours sa défense contre tous, même si celui-ci n’a d’yeux que pour son satané chien !
L’écriture de Beaudour Allala est magnifique, et son histoire est incroyablement addictive ! Impossible de lâcher mon livre avant la fin, et pour vous dire, je l’ai même relu de suite une fois la dernière page tournée, car j’ai reçu un tel uppercut à la fin qu’il me fallait le relire avec ce nouvel angle.
L’auteure nous propose des personnages très fort : le père dans sa détresse, la mère dans sa résignation et surtout Annaëlle la combattante !
Ce livre est sublime, ce livre est dur et rempli de désespoir, ce livre est fort, ce livre est magnifiquement écrit, ce livre vous déchire le cœur !
Ce livre est un énorme coup de cœur que je vous invite à lire absolument !
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La maison sur l’herbe amère de Beaudour Allala est publié dans la catégorie Lectures francophones avec le(s) Thème(s) : coup de coeur