La leçon du mal de Yûsuke Kishi


Rédigé le 21 octobre 2022 ~ Coup de coeur Inside !

Résumé : De l’avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant, le plus séduisant, le plus charismatique du lycée Shinkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, apprécié de sa direction, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à voler au secours des uns, à aider les autres, à combattre les injustices et le harcèlement, à dénouer les conflits.
Hasumi est tout cela et pire encore. Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, pervers, prêt à tout pour prendre le contrôle et asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n’hésite pas à éliminer quiconque se met en travers de sa route.
Trois élèves l’ont percé à jour. Commence alors une traque terrifiante, aux conséquences inimaginables…

Premières phrases du livre :

CE RÊVE n’avait ni queue ni tête.

Il assistait à une pièce de théâtre, apparemment jouée par des lycéens. Les siens, d’ailleurs : ceux de la 1re 4, dont il était le professeur principal.

On donnait L’Opéra de quat’sous, de Kurt Weill. Le bandonéon soufflait les premières notes de « La Complainte de Mackie ». Il regarda de plus près. Les élèves, tels des pantins, étaient affublés de fils. Manipulés contre leur gré, ils s’activaient aux quatre coins de la scène avec une maladresse confondante.

Deux jeunes femmes étaient assises à ses côtés, chacune un bouquet de fleurs à la main. À sa gauche, Junko Taura, l’infirmière du lycée. À sa droite, Satoko Mizuochi, la psychologue scolaire dont le regard soucieux demeurait rivé à la scène.

Les adolescents entravés s’acquittaient de leur rôle avec diligence – la plupart d’entre eux, en tout cas. Certains se mouvaient de leur propre volonté, troublant le bon déroulement du spectacle.

Agacé, il leur lança des craies qui ratèrent leurs cibles. Alors, il pointa sur eux un fusil de stand de tir à la fête foraine et fit feu.

Pourquoi ce titre :

J’adore la littérature japonaise, même si, ces derniers temps, je n’en lis vraiment pas beaucoup. Ce titre a particulièrement attiré mon attention, car si La Leçon du mal s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires au Japon, c’est que c’est un livre qui doit avoir quelque chose de particulier, en plus c’est un huis clos dans un lycée, et j’adore les huis clos.

 

Mon avis :

J’ai dévoré les 500 pages de La leçon du mal de Yûsuke Kishi en à peine une semaine ! Et quand on connait à la vitesse à laquelle je lis en ce moment, il ne fait aucun doute que cette lecture est complètement addictive.

Pour entrer pleinement dans l’histoire, il faut absolument se détacher de nos codes et bien assimiler que nous sommes au Japon, car sinon certaines situations vont paraître improbables voir malsaine, comme les relations profs/élèves par exemple, ou même le rôle des professeurs au sein de l’établissement scolaire qui sont extrêmement impliqués.

J’ai retrouvé dans l’écriture de Yûsuke Kishi les codes du Japon (en matière scolaire) que j’ai pu voir dans les animés ou les mangas japonais. J’ai trouvé son écriture très « imagée ». Comme l’impression de lire un manga en roman. Bon, ce n’est pas tout à fait ça, mais je n’arrive pas à mètre des mots sur mon impression de lecture.

On peut aisément décomposer cette histoire en deux parties. La première, où on fait la connaissance du lycée, des élèves et surtout du professeur principal Seiji Hasumi. Dans cette partie, l’histoire se déroule tranquillement, calmement, mais petit à petit on devine qu’il y a un problème quelque part. Puis arrive la seconde partie, et là, piouf… pensez bien à respirer entre deux tournages compulsifs de page ! D’ailleurs, le chapitrage aide à cette compulsion, car nous suivons les événements presque minute par minute. Cette partie m’a rappelé un roman que j’ai surkiffé : Battle royal (et que d’ailleurs j’ai très envie de ressortir de mes étagères). Pas de répit jusqu’à la dernière page.

La seule petite chose qui m’a un peu dérangé au début c’est que l’auteur écrit sans arrêt le nom et le prénom de chaque personnage ! C’est un peu lourd au début, mais l’on s’y fait.

Moi qui souhaitais une lecture captivante, j’ai été servi.

Alors si vous aussi vous avez envie d’une lecture addictive dépaysante, et que les thrillers ne vous effraient pas, et que vous n’êtes pas hermétique à la culture japonaise : foncez !

La leçon du mal de Yûsuke Kishi

8.3

L'écriture

8.5/10

L'histoire

8.0/10

En résumé

  • Traduit par Diane durocher
  • Titre VO : AKU NO KYOTEN

Infomations

  • Belfond (25 août 2022)
  • 544 pages

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