Les lettres d’A l’Est d’Eden de John Steinbeck
Rédigé le 9 novembre 2023
Premières phrases du livre :
29 janvier 1951[lundi]
Cher Pat,
Comme le temps passe et comment se fait-il qu’il soit si tard ? Avons-nous appris quoi que ce soit au fil du temps ? Sommes-nous plus mûrs, plus sensibles, plus gentils ? Nous nous connaissons depuis des siècles et je me souviens encore de la dernière fois que nous nous sommes vus.
Venons-en au livre. Il est prévu de longue date. J’en ai fait le projet à un moment où je ne savais rien de ce qu’il serait. J’ai conçu un langage que je n’emploierais jamais. Voilà un beau gâchis quand on songe aux rares années durant lesquelles un homme est capable d’écrire.
Pourquoi ce titre :
J’aime énormément Steinbeck et son livre « À l’est d’Éden » a été un immense coup de cœur , j’étais donc obligé de lire ce livre que j’ai découvert lors de la dernière masse critique de Babelio, d’autant plus que le style épistolaire me plaît aussi beaucoup.
À l’heure d’amorcer l’écriture d’ À l’est d’Éden, son livre le plus ouvertement autobiographique et sans doute le plus ambitieux, John Steinbeck commence une longue lettre à son ami et éditeur de Viking Press, Pascal Covici. Placée en page de gauche d’un cahier en cuir, cette lettre ininterrompue fait face, en page de droite, au premier manuscrit du roman. De son propre aveu, elle permet à l’écrivain de s’échauffer mentalement et physiquement avant de rédiger ses feuillets quotidiens.
Du 29 janvier au 1er novembre 1951, Steinbeck documente ainsi son travail, se livre à des analyses politiques, se confie sur des sujets intimes et observe le livre qui semble progresser de lui-même, malgré les doutes.
Du 29 janvier 1951 au 1 novembre de cette même année, nous allons suivre la correspondance — à sens unique — de John Steinbeck à son ami éditeur Pascal Covici. Tous les jours, avant de se mettre à rédiger son roman, Steinbeck va écrire, sur le côté gauche de son cahier, une lettre que son éditeur ne lira que lorsque le livre sera terminé. Le côté droit de ce même cahier est consacré à l’écriture de son œuvre.
Un exercice qui lui permet, chaque matin, de mettre son processif créatif en route.
On apprend beaucoup de choses dans ses lettres, comme son rapport à ses œuvres (pour lui un livre terminé est considéré comme mort), sa rigueur de travail, ses manies d’écriture (il a une réelle obsession pour les crayons longs et bien taillés). Il ne faut pas oublier que ces écrits n’étaient pas censés être publiés donc on lui pardonne ces quelques répétitions.
C’est très intéressant de voir comment un écrivain donne vie à ses personnages. Il les regarde vivre comme des marionnettes.
On en apprend aussi un petit peu sur sa famille, sa femme et ses deux fils qui ne vivent pas avec lui à temps plein (pour qui il écrit ce livre d’ailleurs).
Ce journal de bord est complètement passionnant pour qui aime Steinbeck et A l’est d’Éden, cela m’a d’ailleurs donné très envie de me replonger dans cet immense chef-d’œuvre et de lire le même le journal des raisins de la colère
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