La ronde des phares de Françoise sylvestre | Transboreal
Rédigé le 11 décembre 2024
Premières phrases du livre :
Tellement fortes, il y a des émotions qui ne s’oublient pas. C’était un soir de mai à Ouessant. Attirée irrésistiblement sur le sentier côtier au-dessus du port de Lampaul par les senteurs mêlées de miel et de vanille des ajoncs en fleur, je m’étais laissée guider vers l’ouest par les trois éclats rouges du phare de la jument, par le scintillement de celui de Nividic à la pointe de Pern et les huit faisceaux puissants émis par les deux lanternes superposées du Créac’h.
Pourquoi ce titre :
Je viens d’enchaîner deux pavés, j’avais besoin d’un « petit » livre, alors quoi de mieux que de me plonger dans cette « petite philosophie du voyage », d’autant plus que j’ai une très forte passion pour les phares ! Et, cerise sur le gâteau, ce week-end c’est la tempête en Bretagne alors il n’y a pas de lecture plus adapter je trouve.
Ancrés dans le roc au terme de travaux herculéens, les phares et leurs gardiens affrontent, en sentinelles, la fureur des éléments. Pour le marin, ils constituent à la fois des amers et des écueils. Implantés tantôt à terre, comme celui du Créac’h à Ouessant, le plus puissant d’Europe avec ses huit faisceaux visibles à 60 kilomètres à la ronde, tantôt sur des récifs au large, comme celui de Dhu Heartach proche de l’île écossaise de Mull, à la construction duquel Robert Louis Stevenson prit part, les phares préviennent du danger, à condition toutefois que l’homme veille à leur fonctionnement. Le métier de gardien de phare est rude, l’isolement extrême. Dans cet univers impitoyable priment les valeurs d’humanité, de solidarité des gens de mer. Avec l’essor de la navigation, ces édifices ont connu leurs heures de gloire sous toutes les latitudes : depuis la tour d’Alexandrie, qui rayonnait sur le monde antique, jusqu’au fanal de l’île argentine des États, en passant par le phare de Bressay aux Shetland ou celui, à présent ruiné, de l’île Murray aux Kerguelen, édifié par les baleiniers. Du fait du développement du GPS, les phares ont peu à peu été automatisés : ils ne sont plus guère habités que par quelques propriétaires fortunés ou touristes aventureux à l’occasion de séjours insolites. Si bien qu’on pourrait presque parler d’eux au passé. Mais ils demeurent de vivants symboles, ils véhiculent des mythes séculaires et inspirent les artistes autant que les gens de lettres, de Jules Verne à Peter May, de Rachilde à Jean-Pierre Abraham ou Paolo Rumiz, qui emportent toujours le lecteur dans leurs embruns.
Voyageuse, libraire, éditrice et navigatrice, Françoise sylvestre a plus d’une corde à son arc, avec « La ronde des phares » , elle nous propose un tour d’horizon de ces sentinelles de la mer. Les phares bretons (on ne parle pas de gâteaux là:)) sont à l’honneur, mais pas que, car l’autrice nous parle aussi (entre autres) des phares de Robert Louis Stevenson, car le grand-père de R L Stevenson était constructeur de phares. J’ai d’ailleurs lu « Journal de la construction d’un phare » le livre de Stevenson sur le sujet paru chez Paulsen l’année dernière. Elle a fait le tour de ces phares en Écosse. Elle nous parle aussi de quelques ouvrages d’écrivains ayant écrit sur les phares comment Peter May, Paolo Rumiz, Jean-Pierre Abraham, Jules Verne. J’ai bien sûr noté tous les titres avec grand plaisir.
Elle nous raconte aussi qu’elle effectue des séjours en résidences d’artiste dans certains phares, seuls ou accompagnés d’autres artistes qui ont la même passion d’elle.
En bref, « La ronde des phares » de Françoise Sylvestre est un petit livre très agréable à lire, dépaysant à souhait qui sent bon les embruns.
Je vais de ce pas me procurer les titres cités et me pencher sérieusement sur la bibliographie de l’autrice !
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