La bouche des carpes de Michel Robert
Rédigé le 20 octobre 2018
Premières phrases
8 février 1995. Il est 20 heures. Dans les rues de Bruxelles. Je me perds dans mes sombres pensées. Il fait nuit. Il pleut.
Il est 20 heures et, dans sept jours, on met sur pied une exposition de mes frasques artistiques. C’est un ami peintre qui expose ses œuvres avec les miennes. Parce que son ami photographe s’est désisté. J’ai dit non et il a insisté !
Il est 20 heures. Je n’ai plus un sou. Je n’en ai jamais eu. Pourtant je travaille, non ? Je m’en vais à un dîner d’un ami garagiste. Peut-être va-t-il me procurer une voiture à bon prix. Pour rien, quoi, puisque sans le sou. Et l’amitié, alors ?
Pourquoi ce livre
J’aime beaucoup Amélie Nothomb, j’ai une très grande préférence pour ses premiers ouvrages ainsi que pour ses livres «pseudo autobiographique». Il est vrai que depuis quelques années, j’ai de plus en plus de déceptions quant à ses sorties annuelles. Je n’ai d’ailleurs toujours pas lu « les prénoms épicènes » le dernier en date. Il y a quelques jours, je suis tombée sur ce livre d’entretien, des entretiens réalisés entre 1995 et 2001, le tout début de l’aventure Nothomb, je me suis donc jetée dessus.
De 1995 à 2001, Michel Robert a réalisé plusieurs entretiens avec Amélie. Au fil de leur conversation — parfois sage ou sincèrement drôle, parfois folle ou même intime — est née une amitié.
Amélie Nothomb se livre ici comme rarement, évoquant aussi bien sa vie privée que la création littéraire, l’Europe, la Chine et le Japon, son sens de l’amitié et sa vision de l’amour, son goût de la solitude et des «orgies intellectuelles»… Ainsi se dessinent les thèmes majeurs d’une œuvre en plein devenir.
Alors, je dois vous avouer que j’ai dévoré ce livre en à peine deux heures. Il faut dire qu’il est tout (trop) petit. C’est un livre d’entretiens donc si vous aimez un tant soit peu la personne concernée, forcement que cela se lit tout seul.
Quelques extraits de roman parsèment l’ouvrage, l’auteur revient sur ses premiers titres, cela tombe bien puisque ce sont mes préférés, excepté « Peplum » que — pour je ne sais quelle raison —, je n’ai toujours pas lu.
Bien que j’ai adoré cette lecture, on ne peut pas dire que j’y ai appris grand-chose. Les questions du journaliste restent superficielles, j’aurais peut-être aimé en savoir plus sur son procédé d’écriture par exemple.
Il faut dire que ces entretiens datent quand même de 17 ans ! Il est certain que depuis tout (ou presque) a déjà été lu sur l’autrice. C’est d’ailleurs étrange de ne les publier que maintenant.
En tout cas, ces entretiens ont déclenché en moi comme une vague de nostalgie et m’ont donné une furieuse envie de me replonger dans ses romans autobiographiques. J’ai d’ailleurs, suite à ma lecture, revisionné le reportage « entre deux eaux » que France 5 avait effectué pour la sortie du roman « la nostalgie heureuse ».
« La bouche des carpes » de Michel Robert est un livre pour les fans uniquement.
Peut-être même plus pour les nouveaux lecteurs d’Amélie Nothomb, car ceux qui la suivent depuis un moment n’y apprendront rien.
Ce fut tout de même une lecture bien plaisante. Un petit break dans les lectures plus lourdes du moment.
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