Ce qui est arrivé à Wounded Knee de Laurent Olivier

Premières phrases du livre :

J’ai vu d’abord ses yeux avant de connaître son nom. Je devais avoir neuf ou dix ans quand son regard m’a transpercé. Sur les photographies anciennes, Sitting Bull nous regarde droit dans les yeux, comme le dernier homme sur terre. Il emporte avec lui la mémoire d’un monde déjà évanoui, où l’on était libre d’aller et venir, en compagnie des chevaux et des bisons.

Pourquoi cette lecture :
Passionnée par les Amérindiens, j’étais curieuse d’en apprendre plus sur cette bataille mythique qu’est Wounded Knee. J’avais d’autant plus hâte de lire « Ce qui est arrivé à Wounded Knee » de Laurent Olivier car il ne s’agit pas d’un roman, mais d’une enquête et comme l’auteur est historien et archéologue j’imagine qu’il connaît bien le sujet. Je remercie donc Babelio et les éditions Flamarion pour cette masse critique.

Résumé

Ce qui est arrivé à Wounded Knee, le 29 décembre 1890, dans le Dakota du Sud aux Etats-Unis, est l’une des pages les plus sombres de l’histoire américaine : l’apogée d’une escalade mortelle qui a commencé quelques jours plus tôt et voit la mort des derniers grands chefs indiens Sitting Bull et Big Foot, avec leurs tribus, au total 300 personnes dont des femmes et des enfants tués à bout portant lors d’une bavure militaire d’une ampleur inouïe. A cette date, l’Empire sioux n’est déjà plus que l’ombre de lui-même, soumis à une rééducation accélérée pour convertir son peuple à l’American way of life. Mais, à Wounded Knee, la violence des actes est relayée par les survivants indiens et des témoins du drame. En vain. Dans un simulacre de jugement qui se tiendra à huis clos, les officiers prétendront avoir réagi à un guet-apens tendu par des Indiens fanatisés. 130 ans plus tard, dans une enquête totalement inédite, l’archéologue Laurent Olivier confronte les faits et apporte les preuves qui manquaient encore à l’établissement complet de la vérité.

Mon avis

Dès les premières lignes de cet essai, on est happé dans l’histoire. On plonge dans l’univers des Lakotas ( le vrai nom des Sioux) pour arriver petit à petit aux jours qui précèdent ce terrible 29 décembre 1890 où l’armée américaine va faire un carnage en tuant plus de 300 Lakota dont plus de 200 femmes et enfants. En tuant aussi – au passage – beaucoup de ses soldats à cause d’une configuration – non réfléchie – de la position géographique des divers bataillons.
L’auteur avec cet essai a fait un travail remarquable et titanesque puisque’il nous propose le récit de cette bataille du point de vue des Lakota, de l’armée des États-Unis, mais aussi en nous proposant des interviews de l’époque de journalistes ainsi que de badauds présents sur place.
J’ai été surprise d’apprendre que des journalistes ainsi que des civiles étaient venus assister à la bataille !
Il nous décrit heure par heure, le positionnement des troupes et leurs actions.

Ensuite, l’essai poursuit avec, entre autres, les tentatives des Lakota de faire rétablir la vérité sur ce massacre et leurs tentatives d’obtenir réparation. L’auteur s’interroge aussi sur le génocide indien, non seulement avec le massacre de Wounded Knee mais aussi avec la réquisition de leurs terres ou l’éducation «forcé » de leurs enfants.

Ce qui est arrivé à Wounded Knee est un livre très bien écrit et parfaitement fluide, l’auteur à fait un sacré travaille de recherche, mais si le livre m’a complètement captivé dans son premier tiers, j’ai trouvé le suivant beaucoup trop long avec beaucoup trop de redite, tellement que je retournais à ma lecture que par petite touche, heureusement que la fin qui est surtout axé sur l’après à réussis à me recaptiver.
Concernant l’ouvrage, il est agrémenté de plan du campement, d’organigramme, de tableau, de cartes et de photos noir et blanc de l’époque.

Au final, un livre très intéressant, bien écrit, mais un poil trop long à mon goût.

Interview de Laurent Olivier