Livres de David Vann classés et commentés par ordre de mes préférences.
Rédigé le 20 mars 2020
David Vann est un auteur américain que je lis depuis Sukkwan Islands, son premier livre, édité en France chez la génialissime maison d’édition Gallmeister. Dès les premières lignes de ce roman, j’ai su qu’entre lui et moi cela allait être une très grande histoire d’amour. Cette intuition s’est confirmée à la lecture de l’oppressant Désolations, son second titre !
Depuis, j’ai lu toutes ses parutions traduites en français et comme je vous en parle régulièrement sur mes réseaux, et qu’on me demande souvent quel roman de David je préfère et lequel je recommande pour découvrir l’auteur, il m’est venu à l’idée de faire un classement de ses livres.
Cela n’a pas été facile, j’ai parfois eu du mal à choisir un titre plutôt que l’autre, mais voici mon ordre de préférence à ce jour, en sachant que les titres de David Vann que je préfère sont ceux ayant rapport avec son propre passé.
Il faut rappeler que son père s’est suicidé avec une arme à feu quand il avait 13 ans et qu’il a hérité de ses armes à feu.
« Dernier jour sur Terre » n’est pas un roman, mais une réflexion, un récit sur les dégâts que cause la légalisation des armes à feu en Amérique. Il est composé de chapitres traitant de son expérience personnelle et d’autres abordant l’enquête qu’il a menée sur un jeune ayant commis une fusillade sur le campus universitaire de la Northern Illinois University.
Je suis autant captivée par les récits traitant de tueries de masse que je suis terrorisée par les armes ce qui fait que « Dernier jour sur terre » est mon livre préféré de David. Il regroupe tout ce que j’aime chez l’auteur : ses réflexions, sa façon d’écrire très incisive et son passé tourmenté.
Ce texte est aussi passionnant qu’il est terrifiant ! C’est pour moi un indispensable à lire si l’on veut cerner l’auteur et comprendre certains de ses romans.
Ce livre aurait pu être en première position 😉
Avec « un poisson dans la lune », David Vann nous raconte, dans une autofiction, les derniers jours de son père Jim. Celui-ci souffre d’une dépression profonde et, à 40 ans, celui-ci a décidé de mettre fin à ses jours. Mais avant de passer à l’acte, il quitte l’Alaska pour rendre visite une dernière fois à sa famille en Californie.
J’ai pris une sacrée claque avec cette lecture, quelque chose d’assez violent !
Ce livre est terrible, fort, puissant, criant de désespoir, oppressant (et plus encore). L’écriture de David Vann est incroyablement vraie et perspicace. Tout au long de ma lecture, je me suis pris des shoots d’émotions diverses et variés. J’ai même dû faire des pauses pour me reposer psychologiquement. (la dernière fois que cela m’était arrivé c’était avec « My absolute Darlin » de Gabriel Tallent)
Dès les premières pages, on est happés par l’histoire de Jim et très vite l’on ressent son immense tristesse. J’ai reçu tout son désespoir en plein cœur. David a parfaitement réussi à retranscrire la dépression de son père.
Je pense que j’aurai aussi pu mettre « Désolations » première position tellement je l’aime. Oui, j’ai eu du mal à départager les trois premiers de cette liste 🙂
Sur les rives d’un lac au de l’Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd’hui adultes. Mais après trente années d’une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l’accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l’assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l’obsession de son mari, elle le voit peu à peu s’enliser dans ce projet démesuré, tandis que s’annonce un hiver précoce et violent qui rendra l’îlot encore plus inaccessible.
Beaucoup de gens parlent de Sukkwan Island qui est son roman le plus connu, mais j’entends très peu parler de celui-ci que personnellement je trouve encore plus fort.
Désolations est un huis clos comme je les aime où tout peut arriver, l’atmosphère y est extrêmement lourde et pesante, bref un pur bonheur de lecture. Je vais d’ailleurs le relire prochainement.
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« Komodo » est le livre de David Vann lu à ce jour, et c’est encore du très grand Vann ! Il se classe bien haut dans ma liste de préférence, car j’ai ressenti tellement d’émotions en le lisant. Particulièrement lors des scènes de plongées qui sont juste fabuleuses de beauté et d’oppressions 🙂
Dans KOMODO on va suivre les vacances de Tracy, une femme épuisée par sa vie de famille, venue rendre visite à son frère qui est moniteur de plongée sur l’ile de Komodo.
Et comme toujours avec David Vann rien n’est simple dans les relations familiale, puis arrive le point de non-retour, le fameux point de basculement que j’adore dans les romans de David Vann. Dans Komodo j’ai trouvé le personnage de Tracy d’une puissance incroyable ! J’arrivais à ressentir, et comprendre, toutes ses émotions, son désespoir, sa rage, son ras le bol de mère …
=> LIRE MA CHRONIQUE
J’ai lu ce roman pour la première fois en février 2010, David Vann venait pour la première fois, d’être publié en France. Un auteur inconnu chez une maison d’édition tout aussi inconnue.
Ce titre est, aujourd’hui, le plus connu de l’auteur, et même si ce n’est pas mon préféré, j’ai beaucoup aimé ce roman.
On y découvre Jim qui décide de partir vivre pendant un an avec Roy, son fils de 13 ans sur une île sauvage du sud de l’Alaska. Une île humide et montagneuse où les seuls moyens d’accès sont le bateau ou l’hydravion.
Très vite, on se rend contre qu’il va se passer quelque chose. Cette année sabbatique n’a pas du tout l’air préparée, rien ne fonctionne comme il faudrait et le comportement de Jim est de plus en plus étrange.
Roy sent que quelque chose ne va pas, il voudrait retrouver sa mère et sa sœur en Californie, car le climat de l’île est vraiment exécrable et son père lui fait de plus en plus peur.
Dès les premières phrases, le doute s’installe, on devine très vite qu’il va se passer quelque chose, la tension monte de page en page jusqu’à la fin de la première partie. Et là, c’est l’uppercut : KO net !
Il vous faudra quelques minutes pour vous en remettre — du moins, c’est ce qui m’est arrivé —, je ne pouvais pas tourner la page — pourquoi nous as-tu fait cela, David ?
Après un moment de flottement, je me suis fait à l’idée qu’il allait falloir poursuivre l’aventure et malgré tout, j’ai tout autant apprécié la seconde partie.
Sukkwan island est un livre d’une force incroyable et un incroyable premier roman.
Aquarium dénote grandement avec le reste de l’univers de Vann, c’est d’ailleurs pour cela que j’ai tardé à le lire.
Caitlin, 12 ans, vit seule avec sa mère Sheri. Celle-ci travaille sur les chantiers navals et n’est pas beaucoup disponible pour sa fille, alors après l’école Caitlin se précipite à l’aquarium de la ville pour assouvir sa passion des poissons. Un jour, elle y rencontre un vieil homme qui a la même passion qu’elle. Petit à petit, ils vont se lier d’amitié et sans crier gare, la vie paisible de Caitlin va virer au cauchemar.
Dans ce roman, c’est une Caitlin devenue adulte qui nous raconte son histoire. Une histoire si gentillette au début, que l’on a du mal à se dire que c’est du David Vann, on cherche la faille, on se demande où l’auteur va nous emmener et puis BAM, sans crier gare en l’espace de 2 – 3 pages tout bascule !
Et là, on se jette dans le récit en apnée : surpris, choqué, horrifié par ce que l’on est en train de lire, on ne sait plus quoi en penser !
Beaucoup de première fois pour l’auteur dans ce récit : Il se met dans la peau d’une fillette, l’histoire se déroule en ville, et n’a rien à voir avec son vécu (excepter sa passion pour les aquariums).
Aquarium est un livre que je conseille régulièrement pour découvrir l’auteur en douceur 🙂
Le bleu au-delà est une version augmentée du recueil « Legend of suicide », le livre qui a donné naissance à Sukkwan island. Avec des nouvelles écrites récemment.
Les nouvelles anciennes et récentes se répondent toutes entre elles et composent un ouvrage uniforme qui pose les bases de l’œuvre de David Vann. Car ici on retrouve tous ses thèmes de prédilection : l’image du père, la famille, le suicide, les aquariums.
L’obscure clarté de l’air est un ovni dans la bibliographie de l’auteur puisqu’ici il nous propose un récit mythologique se déroulant il y a 3500 ans.
Alors, bon… je ne vais pas vous cacher que j’ai été complètement surprise, perplexe et déboussolée par les premières pages de ce livre.
Les quarante premières pages ont été assez « complexes » à lire, mais ensuite je me suis laissé porter par l’histoire (j’ai arrêté de me faire des nœuds au cerveau pour savoir qui est qui et qui fait quoi (oui , je suis une bille en mythologie).
Une chose que j’ai trouvé incroyable et qui me fait dire que David Vann est un génie, c’est que même avec un tel récit on retrouve la patte de l’auteur. Des phrases courtes et efficaces, des scènes assez dérangeantes. Les chapitres sont courts, avec un style assez dense.
Pendant toute ma lecture, j’étais en admiration : quelle écriture, quelle prouesse ce livre !
L’obscure clarté de l’air est un roman sublime et puissant. En revanche, je ne le recommanderai pas forcément aux personnes qui veulent découvrir David Vann, car il n’est absolument pas représentatif de son œuvre.
Il y a encore quelques jours, ce livre était celui que j’aimais le moins dans la bibliographie de l’auteur.
« Goat mountain » nous parle d’une sortie de chasse sur quelques jours dans un domaine familial qui tourne très vite au drame quand le père donne un fusil à son fils de onze ans pour qu’il puisse regarder, au loin, un braconnier qui n’a rien à faire sur leurs terres. Onze ans dans cette famille, c’est l’âge pour venir à la chasse et tuer son premier cerf !
Le récit est un huis clos entre les 4 personnes présentes lors du drame : le grand-père, le père, le garçon de onze ans (qui est le narrateur à l’âge adulte et Tom, un ami de la famille.
L’histoire est terrifiante, un enfant qui tue un homme de sang-froid, cela fait froid dans le dos, mais c’est plus la réaction des trois adultes de cette histoire qui m’a le plus terrifiée, de la folie pure.
L’écriture est fidèle à David Vann : étouffante, oppressante, avec des phrases ultra-courtes.
Si j’aime, en général, son style d’écriture, je n’ai pas adhéré à « Goat mountain ». Je l’ai trouvé trop haché et du coup, impossible de rester dans l’action. J’étais emportée par la terreur et deux lignes au-dessous, plouf : transportée ailleurs dans des descriptions de forêt, de nature très bien écrites, mais pas placées au bon endroit (ceci n’est que mon ressenti).
Je le regrette vraiment, car ce livre aurait pu être pour moi à la hauteur du terrifiant « Sukkwan Island » s’il avait été écrit autrement.
J’ai lu ce livre en 2014, c’est mon ressenti de l’époque que je vous livre ici. Je pense que je devrais le relire, car sa lecture proche de « Dernier jour sur terre » l’a sûrement desservie.
Si j’ai eu du mal à faire un choix pour classer les meilleurs romans de David Vann, je n’ai aucun doute sur la dernière position. D’autant plus que je l’ai terminé il y a seulement quelques jours.
Ici aussi, il y a tout ce que j’aime : huis clos, ambiance oppressante (ou du moins, qui aurait dû l’être) basculement de l’histoire…. mais pour je ne sais quelle raison je suis complètent rester hermétique à cette histoire que j’ai trouvé d’un ennuie profond. Je n’ai pas envie d’en dire plus pour ne pas descendre ce roman outre mesure. Ce que je retiens c’est qu’à priori ou les gens adore ou les gens déteste « Impurs » !
N’hésitez pas à me donner votre roman préféré et celui que vous n’aimez pas de l’auteur !
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Livres de David Vann classés et commentés par ordre de mes préférences. est publié dans la catégorie Bibliographie avec le(s) Thème(s) : Gallmeister
bonjour
merci de votre présentation des différents livres d’un même auteur.
J’apprécie d’avoir une présentation complète et illustrée.
Cordialement
Avec plaisir 🙂 je vais tenter de faire cela pour chacun de mes auteurs préférés.