Dérives de Kenneth White
Rédigé le 24 août 2017
Premières phrases
Lorsque je passais un coup de fil ce matin-là depuis l’enceinte crasseuse de gare Victoria, on m’invita à m’amener immédiatement. Bientôt je me retrouvai à Bayswater devant la façade jaunâtre et pelée de la maison ou Joe Torelli, mon camarade de combat spirituel, ex-citoyen de Glasgow, New York e Chihuahua, avait provisoirement établi ses quartiers, tenant maison ouverte pour les vagabonds, les poètes et autres marginaux.
Pourquoi ce livre
C’est le troisième ouvrage que je lis de Kenneth White, après Les cygnes sauvages et La mer des lumières. J’aime énormément son écriture poétique. Je sais que je vais passer un beau moment avec lui. Alors, c’est avec grande joie que j’embarque avec lui dans ses Dérives.
En mai 68, Kenneth Withe perd son emploi, c’est pour lui l’occasion de prendre son sac à dos et de partir voyager à travers l’Europe.
Il va vagabonder dans Londres, Glasgow, Dublin. Il parcourra ensuite la Bretagne, la Belgique, Amsterdam, Barcelone avant de faire une halte à Marseille pour se rendre au magreb et goûter au plaisir du désert.
Des pérégrinations poétiques et littéraires. Pas de but précis autre que d’apprécier le moment et les rencontres.
Il visite des lieux en rapport avec un poème, un livre, un écrivain. Lors de ses dérives, il rencontrera des artistes, des drogués, des personnages hauts en couleur. Il ne sait pas où il va, mais il y va.
P33 « à la tombée de la nuit, je continue à marcher, n’allant nulle part »
Ce livre paru pour la première fois en 1978 il vient d’être réédité chez le mot et le reste, il n’a pas pris une ride.
C’est toujours un plaisir pour moi d’ouvrir un livre de Kenneth White, c’est doux, reposant.
Il suffit de se laisser porter par l’écriture de l’auteur et le déguster lentement.
P177 « Une dernière image avant la tombée de la nuit (je suis resté sur la plage tout l’après-midi) : Sur la pointe d’un rocher torturé, un fou de Bassan, râblé, l’air résolu, l’oeil dément, fouettant l’air de ses ailes, prêt à s’envoler pour quelque destination : laquelle ? »
L’auteur nous partage dans ces dérives quelques poèmes qu’il a écrits en chemin.
J’aime beaucoup Kenneth white et les éditions le mot et le reste. Le premier pour ses écrits, le second pour sa ligne éditoriale et sa mise en page très "classieuse ". Les deux réunis forment – à mes yeux – un objet livre très féminin, sensuel.
Dérives est pour moi un petit bonbon littéraire à déguster dans le calme, un livre cocooning à souhait.
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