Highlands de Jérôme Magnier-Moreno

Premières phrases du livre:
Sans m’arrêter de marcher sur le quai du Caledonian Sleeper, le train bleu pétrole qui m’emportera cette nuit vers le nord de l’Écosse, je fouille la poche arrière de mon jean et constate avec un léger affolement qu’il ne me reste plus qu’un seul et dernier Xanax. Je le manipule donc aussi précautionneusement que si c’était un œuf Fabergé, ce précieux comprimé ovoïde, puis le porte à mes lèvres et l’avale sans eau, de l’expert et affreux mouvement de déglutition du héron happant tout rond un poissonnet.

Pourquoi ce livre :

Je connais l’écriture de Jérôme Magnier-Moreno depuis 7ans, depuis qu’il était venu me proposer de découvrir son premier livre « Le saut oblique de la truite « un livre que j’avais adoré. C’est donc avec plaisir que je vais me plonger dans Highlands, un récit de voyage qui nous emmènera en Écosse cette fois-ci.

Résumé :

Highlands a été écrit en mouvement. Celui des trains de nuit et des autocars qui m’emportaient là-haut vers le nord de l’Écosse, puis celui des longues marches sur le sol souple de la lande, et enfin ce déplacement d’un autre type, plus intérieur, qui faisait revivre mon enfance à mesure que je m’approchais d’un certain lac sans nom. De retour de mes vagabondages par les herbages et les tourbières, c’est le calme de mon atelier que je retrouvais, sa chaleur, sa musique, sa profondeur. Une caverne aux rideaux tirés où, dès que je fermais les yeux, je repartais vers une lande qu’il ne me restait qu’à peindre. Ce livre est le fruit d’un double travail d’écriture et de peinture proposant non pas un texte classiquement illustré, mais la rencontre entre deux univers créatifs distincts – celui du peintre et celui de l’écrivain qui se rejoignent pour raconter chacun leur version d’une même histoire. J. M.-M.

Mon avis :

Une matinée, après une dispute avec sa femme, Jérôme, sur un coup de tête, attrape son sac à dos fétiche et claque la porte en ne laissant derrière lui qu’un mot sur un post-it : je reviens dans une semaine.
Direction l’Écosse, et Inchnadamph plus précisément, un endroit qu’il a connu avec ses parents étant plus jeune. Il espère y revoir le magnifique Lac sans nom.

Jérôme Magnier-Moreno nous emmène avec lui tout d’abord dans son périple de deux jours en train. Un voyage sous le signe de l’insomnie, puis direction la recherche de ce fameux lac dans les paysages somptueux des Highlands à la météo capricieuse.

Highlands, est un livre que j’ai dévoré !

Dès les premières lignes, l’auteur m’a emmenée avec lui dans son sac à dos défraîchis. J’ai adoré son voyage en train, entre brume, songe, nostalgie de son couple, odeur du whisky. J’ai parfaitement ressenti son état d’esprit du moment. L’auteur oscille entre le récit de son voyage et ses souvenirs : c’est feutré, vaporeux…
Puis arrivée à Inchnadamph, il part en recherche de ce fameux lac où il est déjà venu pêcher avec son père. Le problème c’est qu’il ne sait ni situé le lac, ni trop bien ce qui l’attend.

Le livre est parsemé des peintures à l’acrylique de Rorcha (le nom d’artiste de Jérôme) et de deux cartes en début d’ouvrage ( passion carte !). J’ai retrouvé avec grand plaisir l’écriture douce et sensible de Jérôme Magnier-Moreno.

Highlands est un voyage haut en couleur et en émotions. Je ne peux que vous le recommander.
Merci Jérôme pour ce moment hors du temps.