Une journée d’automne de Wallace Stegner
Rédigé le 15 décembre 2018
Premières phrases :
Durant toute la fin de matinée, les véhicules s’étaient succédé depuis la grand-route pour s’engager dans la longue allée bordée d’ormes menant à la propriété : des buggys et des chars à bancs pour la plupart, quelques broughams, et plus rarement encore, une automobile dont le laiton étincelait dans les rayons du soleil qui filtraient entre les arbres. Quand sonnèrent 11 heures, une longue file de voitures s’alignait à touche-touche contre l’épaisse haie d’épicéas bordant la cour au nord et à l’ouest, et la maison bourdonnait des voix feutrées de nombreux visiteurs.
Pourquoi ce livre :
J’aime énormément l’écriture douce et envoûtante de Wallace Stegner. Je lis, petit à petit, tous ses écrits traduits. Alors, quand Gallmeister décide de sortir un court roman (longue nouvelle) inédit de l’auteur, forcement que je me jette dessus ! D’autant plus que le titre correspond parfaitement à la saison.
Suite à la mort de son père, Elspeth, une jeune Écossaise, quitte son pays natal pour venir s’installer dans L’Iowa chez sa sœur Margaret et son mari Alec. Rapidement, une très forte complicité va s’installer entre Alec et Elspeth, jusqu’au jour où Margaret va surprendre les deux protagonistes dans une situation assez délicate. Le triangle amoureux qui s’est formé entre Alec et les deux sœurs devient un piège dramatique lorsque survient l’irréparable. Il faudra alors sauver ce qui peut l’être.
C’est par la voix de Margaret que l’on découvre l’histoire. Un secret de famille que les protagonistes ont tellement de mal à porter – on est ici dans une Amérique très puritaine – que les 18 prochaines années de leur vie ne seront que non-dit, rendant tout le monde malheureux.
J’ai dévoré « Une journée d’automne » d’une seule traite, l’ambiance triste et douce à la fois de ce récit m’a complètement embarqué. L’écriture de l’auteur est si délicate. Les émotions que subissent les personnages sont assez rudes, mais Wallace Stegner arrive à les décrire avec une telle douceur, c’est assez bluffant. C’est un réel bonheur de lire ces mots.
Dans la jolie Postface écrite par sa femme, on apprend que Wallace Stegner a écrit « Une journée d’automne » en 1936, pour participer à un concours de nouvelle, qu’il remporte. C’est la troisième nouvelle de l’auteur qui est publiée.
En lisant celle-ci, on décèle le grand potentiel d’écriture de l’auteur et l’on se rend compte qu’il maîtrise déjà parfaitement sa plume.
Un petit roman beau et dur à la fois que je ne peux que vous conseiller !
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Une journée d’automne de Wallace Stegner est publié dans la catégorie Lectures d’Amérique du Nord avec le(s) Thème(s) : Gallmeister
Bravo pour cette très jolie chronique ❤
Merci pour ton compliment et pour ton passage ici 🙂
j’avais déjà noté cet auteur mais pour un autre titre je crois. Tu confirmes mon envie de le lire en tous cas.
tu peux tous les lire 🙂 l’ecriture est magnifique quelque soit le titre 🙂
Wallace Stegner avait-il lu « Ethan Frome » d’Edith Wharton ? Les deux histoires se ressemblent étrangement…
Cela reste un écrivain à découvrir absolument pour de grands plaisirs de lecture.
j’ai lu qu il s’était inspiré d’une histoire vrai de ses connaissances pour écrire cette nouvelle. En revanche moi je ne connais pas « Ethan Frome » et je vais y remédier 🙂
Il m’attend sagement et tu me donnes une furieuse envie de m’y plonger !
vite, vite sort le alors 🙂
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