La croisière du Snark et exposition de Jack London
Rédigé le 16 mars 2018
Première phrases du livre
— Ne regardons pas à la dépense, dis-je à Roscoe. Que toute chose, sur le Snark, soit de la meilleure qualité ! Et ne nous tracassons pas au sujet de la décoration. De simples planches en sapin pour les boiseries intérieures me suffiront amplement. Que le Snark soit aussi robuste et solide que le plus parfait des bateaux qui flottent actuellement sur la mer ! Encore une fois, ne vous inquiétez pas des frais : si le Snark remplit ces conditions, c’est l’essentiel. Tandis que vous veillerez à ces détails, je continuerai mon métier d’écrivain et gagnerai de quoi payer les factures.
Pourquoi ce livre
Je n’avais pas spécialement prévu de lire ce livre de Jack London dans l’immédiat, car quand arrive l’hiver ce sont plutôt les récits du Grand Nord de l’auteur qui m’attirent. Mais voilà, en novembre je me suis rendue à Marseille et je ne pouvais décemment pas passer à côté de l’exposition Jack London qui avait lieu à la Vielle Charité. Cette exposition avait pour thème son récit « La croisière du Snark » alors vous comprenez bien que c’était le moment ou jamais de me plonger dans ce livre.
En 1907, Jack London, sa femme Charmian et un équipage d’amateurs embarquent à San Francisco à bord du Snark, un voilier de 17 mètres construit pour l’occasion. Sa destination : Sydney. Marin dans l’âme, le romancier parvient à Hawaï, visite la Polynésie avant de mettre le cap sur les îles les plus reculées de Mélanésie, puis rallie l’Australie. Entre rencontres, explorations et difficultés presque insurmontables, Jack London écrit à un rythme effréné. Au fil de cette traversée du Pacifique naîtront « L’ Aventureuse « ou « les Contes des mers du Sud» et surtout, « Martin Eden » ainsi, par-delà les péripéties du voyage, « La Croisière du Snark » révèle l’écrivain dans l’intimité de sa création.
Ce livre est le regroupement d’articles que Jack London a écrit pendant sa croisière à bord du Snark.
Jack nous livre ici le récit des 2 ans de sa traversée dans les mers du Sud, entre Honolulu et Sydney. Jack avais prévu de faire un tour du monde de 7 ans.
Il nous décrit les îles paradisiaques rencontrées en route : Hawaï, Tahiti, Samoa, Fidji et les îles Salomon, sa découverte des peuples, des cultures indigènes, des maladies, ainsi que ses nombreuses galères avec le bateau et l’équipage. Jack nous raconte le tout avec une certaine légèreté.
Pourtant, ce voyage sera pour lui un gouffre financier – le tremblement de terre de San Fransisco et les artisans véreux retarde énormément la construction – et le début de la fin, car c’est la maladie qui mettra un terme à ce périple, Jack ne s’en remettra jamais tout à fait. Tout l’équipage tombera malade à cause du climat des Îles Salomon.
Il croisera en chemin la route d’Herman Melville et de Robert-Louis Stevenson, deux personnages qui l’auront inspiré pour effectuer ce périple.
Ce fut une agréable lecture, même si elle m’a un peu lassé sur la fin. Le fait que ce soit un ensemble de reportages a rendu, pour moi, le récit un peu décousu, il m’a manqué une certaine continuité, j’aurais largement préféré lire un journal de bord.
Charmian London, sa femme, a d’ailleurs écrit ce fameux journal, je pense me le procurer.
En revanche, j’ai découvert avec ce récit l’extrême volonté de London, même si je n’en doutais pas. Ce qui m’a vraiment plu, c’est le début de ce récit, où il parle de son projet de tour du monde, alors qu’il n’avait jamais navigué, sa volonté de construire son bateau coûte que coûte.
La croisière du Snark est loin d’être mon London préféré, mais l’avoir lu de suite après ma visite de l’expo a tout de même été agréable, car j’avais toutes les photographies de l’auteur en tête, cela a rendu le texte encore plus réel.
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