Les oubliées de l’Arkansas de Monica Potts

Premières phrases du livre :

Un jour, quand j’avais six ans, mes parents nous ont traînées, mes deux petites sœurs et moi, aux quartes coins du comté de Van Buren. Guidés par une agence immobilière, nous cherchions une maison à louer. A l époque, nous habitions un mobil-home délabré à Shirley, un village de l’Arkansas, mais mes parents souhaitaient regagner notre ville natale, à une quinzaine de kilomètres de là.

pourquoi ce livre :

L’Arkansas, et les Ozarks en particulier, est un coin de l’Amérique qui me fascine. J’aime lire les récits, histoires et romans sur ce coin désolé et pauvre des États-Unis. Ici, Monica Potts nous propose une enquête qui promet d’être passionnante. »

Résumé :

Monica et Darci ont grandi à Clinton, une ville rurale de l’Arkansas. Devenues meilleures amies grâce à leur amour de la lecture, elles n’avaient qu’un rêve : partir au plus vite de ce trou paumé. Monica a pu quitter Clinton pour l’université, alors que Darci n’a jamais terminé le lycée.
Des années plus tard, devenue journaliste, Monica retourne à Clinton pour enquêter sur le taux de mortalité grandissant chez les femmes blanches non éduquées. Elle retrouve Darci. Toxicomane, souvent sans abri, mère célibataire, sa meilleure amie est en passe de devenir une statistique. Mais Monica sait bien qu’il faut un autre cadre que les études sociologiques pour comprendre la pression qui pèse sur les femmes dans les endroits les plus religieux et les plus délaissés d’Amérique.

En remontant le fil de son amitié avec Darci, Monica Potts livre une passionnante critique sociale de l’Amérique contemporaine et interroge avec sensibilité le fossé qui se creuse avec ceux qui restent lorsque la réussite passe par le déracinement.

Mon avis :

« Les oubliées de l’Arkansas » est un ouvrage de Monica Potts, journaliste de profession. Après avoir constaté une hausse significative de la mortalité chez les femmes blanches non éduquées dans les zones rurales des États-Unis, elle décide d’enquêter à Clinton, sa ville natale en Arkansas.
Elle y retrouve son amie d’enfance, Darci, piégée dans un cycle de précarité et d’addiction. À travers cette rencontre, Monica Potts cherche à comprendre pourquoi elle a réussi à s’extraire de cet engrenage, alors que Darci  y est restée prisonnière.
À l’aide de témoignages de personnes qu’elles ont connues dans leur jeunesse, ainsi que de leurs journaux intimes respectifs, Monica tente de trouver le point de rupture qui a conduit chacune vers un chemin opposé. En retraçant leurs parcours, elle analyse les inégalités sociales, le poids des traditions religieuses dans l’Amérique rurale et le fossé qui se creuse entre ceux qui réussissent en partant et ceux qui restent.

« Les oubliées de l’Arkansas » met en lumière l’impact d’une éducation puritaine qui enferme les femmes dans des schémas archaïques. Dans certaines églises, on enseigne aux jeunes filles l’abstinence au lieu de les sensibiliser aux risques liés à la sexualité. Résultat : beaucoup tombent enceintes très jeunes, parfois dès 14 ans, quittent l’école, se marient et se retrouvent dépendantes d’un mari souvent violent, alcoolique ou toxicomane.

Ce récit captivant est impossible à lâcher. Il faut dire que le sujet me passionne. J’ai particulièrement apprécié cet aspect d’enquête, appuyé par des faits personnels. Découvrir l’histoire de Monica et de Darci m’a  captivé.

Son enquête, nourrie de témoignages concrets et de sa propre expérience, interroge les mécanismes sociaux et culturels qui entravent l’émancipation des femmes dans ces communautés délaissées.
« Les oubliées de l’Arkansas » est une lecture essentielle pour comprendre les réalités souvent invisibles des zones rurales américaines et les défis auxquels leurs habitantes sont confrontées.

Disponible ici :

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En bref, cinq raisons de lire Les oubliées de l’Arkansas de Monica Potts :

• 1. Un témoignage personnel et intime – L’autrice raconte l’histoire de son amie d’enfance Darci tout en explorant son propre parcours, rendant l’enquête profondément humaine et émouvante.
• 2. Une analyse percutante des inégalités sociales – Le livre met en lumière les difficultés rencontrées par les femmes des zones rurales américaines, en particulier celles issues de milieux défavorisés.
• 3. Un éclairage sur l’impact du puritanisme religieux – Monica Potts décrit comment l’éducation religieuse conservatrice enferme les femmes dans des schémas archaïques, notamment en les privant d’une éducation sexuelle adéquate.
• 4. Une enquête immersive et bien documentée – À travers des témoignages et des données sociologiques, l’autrice décrypte les raisons derrière la hausse de la mortalité chez les femmes blanches non diplômées aux États-Unis.
• 5. Un récit captivant et poignant – Entre récit personnel et investigation journalistique, Les oubliées de l’Arkansas se lit comme un roman et ne laisse pas indifférent.