Marcher vers l’horizon de Doug Peacock
Rédigé le 15 février 2023
Premières phrases du livre :
Tout là-haut, à l’ombre du Dhaulagiri, on saigne les yaks. Deux Tibétains maintiennent la bête aux longs poils par ses cornes recourbées tandis qu’un troisièmement recueille dans un bol en bois le sang rouge vif qui coule en palpitant d’un trou percé dans le cou de l’animal. Le grand bovidé cherche à secouer les entraves de ses jarrets, puis il s’apaise, debout, soumis au destin. Les Tibétains considèrent qu’en perçant le coup des yacks adultes pour prélever un à deux litres de sang on les rend plus forts, et qu’en buvant ce sang, les hommes soignent leurs maux d’estomac.
Pourquoi ce titre :
J’ai découvert Doug Peacock dans le livre de Rick Bass « Les derniers Grizzlys » (lien), un livre que d’ailleurs je vous recommande fortement ! Ayant beaucoup aimé le personnage j’ai eu envie de découvrir son écriture et son histoire. Dans un premier temps, ce titre est sorti en grand format chez Gallmeister sous le titre « une guerre dans la tête », n’étant pas fan de récit de guerre, je ne m’étais pas trop penchée sur ce titre. Celui-ci est ressorti en totem, avec un autre titre : « Marcher vers l’horizon ». Au début, je n’ai pas fait attention que c’était le même livre du coup, il a atterri sur mes étagères et bien m’en a pris !
« Marche, marche encore. Les pieds feront l’instruction de l’âme. » De retour du Vietnam, Doug Peacock est un homme hanté par les horreurs de la guerre. Incapable de se réadapter à une société qu’il ne comprend plus, il entame une marche spirituelle, des déserts de l’Ouest américain aux plus hauts sommets de l’Himalaya. Il fait la rencontre de l’écrivain Edward Abbey, avec lequel il noue un lien indéfectible. La nature et l’amitié permettront à l’ancien combattant de trouver un second souffle vital, et de se consacrer à un nouveau combat : la défense du monde sauvage.
Marcher vers l’horizon de Doug Peacock est le récit autobiographique d’un homme qui revient traumatisé de la guerre du Vietnam et qui fait la connaissance d’un homme qui va devenir son meilleur ami. Tous deux, malgré une belle différence d’âge, vont parcourir sans relâche des centaines de kilomètres dans la nature sauvage des parcs de l’Ouest américain, en partageant leurs idées et passions communes pour ses étendues arides.
Mais ce livre est surtout un bel hommage à Edward Abbey, le meilleur ami en question.
Doug Peacock, va nous parler de son ami, de leur amitié et de leurs convictions réciproques. Il va d’ailleurs consacrer tout un chapitre très émouvant à l’enterrement de celui-ci. On y apprend que Doug n’était pas très heureux de la caricature qu’Abbey a faite de lui avec le personnage d’Hayduke, dans « le gang de la clef à molette », mais que finalement il en est très fier.
Entre deux récits consacrer à Edward Abbey, il nous raconte ses autres marches au Nepal, dans le parc national des Glaciers au Montana, sur l’île de Tiburon au Mexique. Il nous parle aussi des dégâts psychologiques de cette guerre qui le ronge de l’intérieur.
Pour être honnête, je crois que j’ai adoré ce livre parce qu’il parle en grande partie d’Edward Abbey. On ressent vraiment l’amitié des deux hommes dans la plume de Doug Peacock. Une plume qui a eu du mal à me captiver quand il nous contait ses autres aventures. Mais peut-être est-ce parce que je voulais vite retrouver Edward.
En revanche, moi qui avais peur le la partie guerre du Vietnam, pas de souci ici.
Pour finir, si vous êtes fan Edward Abbey, je vous recommande très fortement ce livre.
Pour ma part, je vais très prochainement lire un autre titre de Peacock, histoire de voir ce qu’il en est réellement de son écriture.
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