Mississippi solo de Eddy L. Harris

Premières phrases du livre :
Le Mississippi est accablé des fardeaux de la nation. Large à Saint-Louis où j’ai grandi, le fleuve coule dans ma mémoire, brun et lourd et lent, oisif en apparence, mais toujours occupé  par des barges et des remorqueurs ; toujours au travail – comme mon père – , toujours en mouvement, terrible et intimidant. Tout petit déjà, je regardais le fleuve, trop jeune pour comprendre que les barges chargées de céréales et de charbon ne sont pas le seul fardeau du Mississippi, qu’il charrie aussi péchés et rédemption, rêve, aventures et destin. Enfant, je craignais le fleuve et le respectais plus que je ne craignais Dieu. Adulte, je le crains davantage encore.

Pourquoi ce titre :
Comme vous le savez, j’aime les récits de voyage, et depuis quelque temps encore plus les aventures en canoë. J’aime aussi le Mississippi, qui est un fleuve que j’ai connu enfant, comme beaucoup, avec Tom Sawyer:) et qui m’attire beaucoup depuis, alors les deux réunis font que ce livre ne pouvait qu’atterrir sur mes étagères.

Résumé :

Le Mississippi. Un fleuve mythique qui descend du lac Itasca dans le Minnesota jusqu’au golfe du Mexique, en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orleans. Impétueux et dangereux, il charrie des poissons argentés, des branches d’arbres arrachées, des tonnes de boue, mais aussi l’histoire du pays et les rêves d’aventure de ses habitants. A l’âge de trente ans, Eddy décide de répondre à l’appel de l’Old Man River, de suivre en canoë son parcours fascinant pour sonder le coeur de l’Amérique et le sien, tout en prenant la mesure du racisme, lui qui ne s’est jamais vraiment vécu comme Noir. Au passage, il expérimentera la puissance des éléments, la camaraderie des bateliers, l’admiration des curieux ou l’animosité de chasseurs éméchés. Mais aussi la peur et le bonheur d’être seul. Il en sortira riche d’une force nouvelle et d’un livre fondateur, publié en France pour la première fois

Mon avis :

Dans Mississippi Solo, nous suivons Eddy dans une aventure palpitante ! Lui qui a toujours vécu près du Mississippi a décidé de le parcourir de sa source, au lac Itasca (Minnesota), jusqu’à son embouchure près de la Nouvelle-Orléans (Louisiane), en canoë, soit près de 4 000 kilomètres. Pour corser le tout, il décide de partir en automne… et, eh oui, il n’a jamais fait de canoë !
Le récit que nous propose Eddy L. Harris de son aventure est captivant et complètement immersif. On apprend avec lui à trouver un bon bivouac, on découvre la faune et la flore du fleuve, on apprend, non sans mal, à passer les écluses et à éviter les immenses barges qui naviguent sur le fleuve. Les rencontres, à quelques exceptions près, ont toutes été formidables. Il nous partage ses émotions, ses réflexions, son envie d’abandonner à son arrivée à Saint-Louis (sa maison), sa motivation à poursuivre et à terminer son aventure.
Un récit qui a beaucoup résonné en moi, car, à une micro-échelle, moi aussi, dans quelques mois, je vais descendre la rivière de mon enfance… du moins, je vais la suivre à vélo. Alors forcément, le récit d’Eddy L. Harris m’a profondément parlé.
D’ailleurs, pendant ma lecture, j’ai appris qu’il existait une « suite », car l’auteur a redescendu le Mississippi 30 ans après. Bien évidemment, je vais me la procurer et lire sa nouvelle aventure.
Alors, si vous avez envie d’aventure et d’évasion, si, comme moi, le Mississippi a bercé votre enfance grâce à Mark Twain, n’hésitez pas à lire Mississippi Solo ! Dépaysement et plaisir garanti !