La route bleue de Kenneth White
Rédigé le 1 février 2018
Premières phrases
– un œuf tourné, toast, café !
Là dehors, Montréal. Les rues et le fleuve. J’en entends la rumeur. Et là-bas, tout au fond, vaste beauté qui dort, le Labrador.
Sitôt mon petit-déjeuner terminé, je commence à m’enquérir du Labrador. Au voyageur Terminus, je décroche l’un de ces téléphones qui donnent des renseignements et, comme si j’avais onze ans, je demande :
S’il vous plaît, comment est-ce qu’on va au Labrador ?
– Où ça ?
– Au Labrador
– Au Labrador ?
– Mais oui, au Labrador !
– Monsieur, c’est un joke ou quoi ?
[…]
– Monsieur, d’où venez-vous ?
– De France
– Je me disais bien. Monsieur, chez vous, vos provinces sont collées les unes aux autres. Ici c’est pas pareil.
– D accord, mais on peut aller au Labrador, oui ou merde ?
– Monsieur, je n’en sais rien. Je réponds à des questions précises.
Elle me raccroche au nez.
Pourquoi ce livre
Je crois que c’est avec ce titre que j’ai découvert Kenneth White. Je me souviens l’avoir vu en grand format sur une table de mon libraire, il était juste à côté de «Journal des canyons» d’Arnaud Devillard chez le même éditeur. Ce jour-là c’est Arnaud Devillard qui est reparti avec moi, mais «La route bleue» était toujours sur ma Wishlist. Depuis j’ai lu – et adoré — d’autres livres de Kenneth White (lien) mais il est temps que je découvre cette fameuse route bleue, d’autant plus que le récit vient de sortir dans la jolie collection de poche de la maison d’édition « Le Mot et le reste ».
Avec la route bleue, Kenneth White nous emmène avec lui dans un voyage poétique. Un voyage qu’il rêve de faire depuis qu’il est petit quand, au détour d’un livre, il découvre la province du Labrador.
Nous voilà donc à suivre les pérégrinations de l’auteur de Montréal à la baie d’Ungava, au Labrador. En longeant le fleuve Saint-Laurent, il va traverser de nombreux villages, certains valent la peine d’un arrêt de plusieurs jours, d’autres non. Il va y rencontrer des personnages hauts en couleur, se mêler à la population locale, il va avoir l’occasion de traverser plusieurs réserves indiennes et de sympathiser avec des Indiens Montagnais, et par la même occasion de découvrir la triste réalité de la vie dans ces réserves aujourd’hui.
Soupir…, j’ai toujours envie de soupirer quand je tourne la dernière page d’un livre de Kenneth White.
Je viens à peine de terminer de parcourir cette « route bleue » que j’ai envie d’y retourner. Je l’ai vraiment trouvé trop court, ce petit livre.
On y retrouve ici tout ce que j’aime chez l’auteur : un mélange de récits de voyage et de poésies, le livre se termine d’ailleurs par un long poème. L’histoire est parsemée de Haïkus et de listes en tout genre : des noms de villes traversées, d’expressions québécoises…
On y parle d’Indiens, de trappeurs, d’Histoire du Canada, on y retrouve aussi les écrivains chers à l’auteur comme : Thoreau, Walt Whitman (il faut que je découvre cet homme), Bashô, Melville…
Kenneth effectue ce voyage sans pression, au jour le jour, au gré de ses envies et rencontres.
L’écriture de l’auteur est sublime. Douces et agréables à lire, les pages de ce livre tournent toutes seules.
Si vous ne connaissez pas cet auteur il faut absolument le découvrir, et ce petit livre est une très belle porte d’entrée dans l’œuvre de Kenneth White.
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La route bleue de Kenneth White est publié dans la catégorie Récits de voyages avec le(s) Thème(s) : Le mot et le reste
Ce livre (et d’autres de l’auteur) est à la bibli, donc yapluka!
Alors oui Yapluka ! file 🙂
Mazette, une éternité que je me suis promise de le lire celui-ci. Je découvre avec toi la jolie nouvelle édition 🙂
Ben alors ! plus d’excuse à présent qui’l est en poche !
Il serait enfin temps que je le découvre, ce Kenneth! Cette maison d’édition m’intrigue de plus en plus. J’aime leur catalogue (ah! Thoreau) et leurs couvertures.
Bon alors…. Je te conseille de l’emprunter dans un premier temps parce que comme tu m’as dit que tu avais trouvé la plume de Wallace Stegner « trop poétique » dans la montagne en sucre là c’est tout de même un cran au-dessus. Mais quelle plume…
JE ne le connais que de nom ( il y a une épigraphe de cet auteur dans un livre de Bouvier) mais c’est noté ( je comprends pourquoi il le cite, il a beaucoup de point en commun avec Bouvier…)
Comme tu veux te mettre au récit de voyage fonce sur celui-là c’est magnifiquement bien écrit ( comme tous les autres récits de l’auteur d’ailleurs) et moi j’ai toujours pas lu Bouvier ! honte à moi
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