Toujours plus à l’Est de Benjamin Pelletier
Rédigé le 23 mars 2018
Premières phrases
On atterrit. Je sors du ventre de l’appareil avec des ankyloses de nourrisson. Surpris par une gifle d’air glacial de l’hiver extrême-oriental, puis tout de suite après par la chaleur excessive de l’aéroport d’Incheon, je me laisse passivement entraîner par le flux des Coréens. Le contrôle se fait sans échanger de paroles ; seuls résonnent les coups de tampon et crissent les chaussures sur le sol éclatant où se reflète la treille de tubes métalliques de l’aérogare.
Pourquoi ce livre
J’aime la littérature asiatique et les récits de voyage (ce n’est plus un scoop) alors quand un ouvrage me propose d’allier les deux je suis toute joie d’autant plus que la Corée du Sud est un pays que – culturellement – je connais très peu, voire pas du tout. Alors quand Benjamin Pelletier nous propose de le suivre dans un vagabondage poétique au travers ce pays, moi je le suis !
Durant une année Benjamin Pelletier va vivre en Corée du Sud, dans un quartier vieillissant de Séoul, reculé du centre-ville où ses voisines seront en majorité des petites mamies qu’il va prendre en affection.
Durant cette année, il va découvrir – et nous faire découvrir – la culture et le peuple de ce pays. Il va en profiter pour voyager vers le sud et le centre montagneux du pays.
C’est un récit passionnant que nous livre là Benjamin Pelletier, car on y apprend nombre de choses sur le peuple coréen comme par exemple son rapport à la mort, car comme il le dit : " le peuple coréen meurt facilement. " Les vieilles personnes attendent la fin de l’hiver pour mourir sereinement et les autres ont le suicide « facile ». Il est très courant qu’après le suicide d’une célébrité, le taux de suicide dans les deux mois qui suivent son décès augmente de 30 %.
P66:
La mort leur est imposée par le monde extérieur, qu’il s’agisse d’épuisement, de déshonneur ou de pression familiale pour réussir socialement. Le regard des autres est trop lourd à porter quand il s’y mêle de l’opprobre. Les Coréens sont éduqués pour toujours tenir compte du regard d’autrui.
L’auteur nous fait découvrir l’histoire du pays, ses relations avec les pays voisins comme le Japon et la Chine, la Corée du Nord. Il n’y a encore pas si longtemps, la Corée vivait complètement en autarcie et n’exceptait aucun étranger sur ses terres.
L’écriture de l’auteur est fluide, douce et très agréable à lire. L’écriture poétique de Benjamin apporte un vrai plus à ses vagabondages. Le seul reproche que j’ai à faire à ce livre c’est qu’il soit trop court, on en redemande !
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Toujours plus à l’Est de Benjamin Pelletier est publié dans la catégorie Récits de voyages avec le(s) Thème(s) : Picquier