Tu m’avais dit Ouessant de Gwenaëlle Abolivier
Rédigé le 13 février 2020
Premières phares du livre :
À la gare Montparnasse, j’ai dit « Finis Terrae » je suis montée dans le premier Paris-Brest, direction la mer. Pour qui aime le train, quatre heures de rail, ce n’est rien. L’arrivée à l’aplomb du port de commerce est l’une des plus belles que je connaisse. Encore dans le compartiment et déjà la tête tout entière dans le grand ciel de l’Ouest. On touche des yeux l’horizon, les navires en partances, les grues qui allongent leur cou de girafes mécaniques, les cris des goélands et on chavire soulevée par une déferlante de joie.
Pourquoi ce livre
Je suis tombée amoureuse de l’île d’Ouessant la première minute où j’y ai mis les pieds, voilà déjà de nombreuses années, depuis j’y retourne régulièrement pour m’y ressourcer. Quand je réside sur l’île, je loge non loin du phare du Crea’ch, et c’est justement tout près de celui-ci où Gwenaëlle Abolivier séjourne pour écrire ce récit. Il était donc plus qu’évident qu’il me fallait découvrir ce que l’autrice avait à dire sur ce magnifique caillou fouetté par les vents.
Gwenaëlle Abolivier, qui est journaliste et auteure, a séjourné trois mois, pendant l’hiver 2015, dans le sémaphore de l’île d’Ouessant qui est à présent démilitarisé et est devenu une résidence d’auteurs.
Trois mois pendant lesquels elle va sillonner l’île à vélo dans ses moindres recoins et rencontrer ses habitants qui vont lui raconter l’histoire d’Ouessant. Les gardiens de phare, la place de la femme sur l’île, les navires marchands, les naufrages, la proëlla, les tempêtes…
Avec une écriture poétique et délicate, Gwenaëlle nous raconte Ouessant, et elle le fait magnifiquement bien. Je me suis parfaitement retrouvée dans ses ressentis, dans ses moments de plénitude, dans sa communion avec l’île. J’ai aimé le fait qu’elle entrecoupe son récit de poèmes, cela donne une belle dimension à la narration.
Ce récit est non seulement bien écrit, mais est aussi très intéressant pour connaître l’histoire des Ouessantins. Même si je connaissais déjà ces histoires, il est toujours agréable de se les remémorer, elles permettront à ceux qui les découvrent d’apprécier et de comprendre encore plus ce petit paradis.
L’auteure a eu la chance de pouvoir monter en haut du Creac’h, et je vous avoue que j’en ai été très jalouse. Ce phare, le plus puissant d’Europe, est mon préféré de tous (vous savez que j’ai une passion pour les phares ?), je me rappellerai toute ma vie, le moment hors du temps, limite mystique, que j’ai vécu alors que je me trouvais à ses pieds au moment de son allumage.
Si vous avez envie de découvrir la magie d’Ouessant, je vous recommande fortement ce petit récit. Il devrait d’ailleurs être vendu avec un billet pour le ferry icon_smile mais attention, débarquer à Ouessant n’est pas sans risque, posez-y les pieds une fois, et vous aurez à jamais envie d’y retourner.
Gwenaëlle Abolivier a écrit d’autres récits de voyage, dont un sur le Transsibérien, que je vais certainement me procurer.
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